Suite du billet : quelle préparation ? Pourquoi un sport d'endurance pour les malades ?
5- A quoi servent les activités de renforcement musculaire ? Dans quelles pathologies sont-elles indiquées et Pourquoi ?
Le renforcement musculaire représente l’ensemble des moyens pour entretenir ou augmenter la définition musculaire (des muscles squelettiques striés). C’est une activité anaérobie qui consomme du glucose. Une fois les réserves sanguines et hépatiques de glucose épuisées, le corps puise dans les réserves de graisse. Il permet donc d’augmenter sa masse musculaire maigre, au détriment de la masse grasse. De récentes études scientifiques dévoilent qu’il est plus efficace en matière de perte de tissu adipeux (diabète). Il provoque une élévation du métabolisme de base général (besoins énergétiques minimum de l’organisme. Exemple pour un homme de vingt ans en bonne santé d’1,80 m pour 70 kg = 1500 kilocalories, donc une élévation durable de la consommation de graisses de réserves au repos. Alors qu’avec un entraînement cardiorespiratoire le métabolisme de base retombe assez vite à la normale. De plus, ce dernier pratiqué en excès favoriserait même une perte musculaire (catabolisme). Un entraînement musculaire intense de 60 minutes par exemple, provoque une élévation du métabolisme de base durant les 9 à 15 heures suivant la phase de l’entraînement.
Plus la personne acquiert du muscle en relation avec une alimentation adéquate, plus elle « brûle » ses graisses. Seulement, il y a un inconvénient : si elle s’arrête… le processus s’inverse.
Pour rester en bonne santé, la pratique d’exercices de renforcement musculaire utilisant la majorité des muscles au moins deux fois par semaine, est recommandée en plus de l’activité d’endurance, par le Collège américain de médecine du sport et l’Association américaine de cardiologie. Il faut cependant veiller au bon placement de son bassin et de sa colonne vertébrale. Le placement corporel est en effet essentiel pour ne pas créer de déséquilibres.
Lesquelles sont-elles, ces méthodes de renforcement musculaire :
- Contractions concentriques dynamiques (ex : flexion des genoux), ou isométriques (pas de variation de longueur).
- Travail stato-dynamique pour passer d’une phase statique à une phase dynamique. Ex : sauter d’un position élevée et se réceptionner en restant plus ou moins longtemps genoux fléchis.
- Pliométrie = exercices de musculation visant à placer le muscle en position d’étirement avant la phase de contraction pour bénéficier de son élasticité. Exemple : sauter au sol depuis une marche avant de sauter en l’air le plus haut possible.
Il y a aussi l’électrostimulation. Ces appareils qui stimulent nos muscles par courant électrique.
Dans quelles pathologies les privilégier ?
En cas d’amyotrophie (perte de masse musculaire), ou pour suppléer à une partie du corps déficiente.
1 - Amyotrophie.
Pour l’amyotrophie due au vieillissement, la sarcopénie.
En Neurologie ( SEP, AVC, paraplégique ou tétra) pour lutter contre fatigue, gagner en force, sur la fonction et la mobilité, augmenter son périmètre de marche, renforcer son autonomie.
En cas de rhumatisme musculaire comme la Fibromyalgie. Les déplacements, les mouvements sont plus limités, moins douloureux, fatigants, que dans le sport d’endurance.
En rhumatologie dégénérative ( pathos arthrosiques), pour renforcer la masse osseuse.
En cas d’insuffisance rénale ou cardiaque.
Dans la BPOC (bronchite obstructive chronique), dans l’asthme vieillissant, la musculature thoracique est vite déficiente, l’attitude est orientée vers l’arrondissement du dos, avec déficience des muscles rachidiens.
2 - Pour suppléer une partie du corps déficiente. Dans le handicap, par exemple le paraplégique a besoin d’un tronc et de bras solides, pour compenser son déficit aux membres inférieurs.
Y-a-t-il une autre catégorie d’activité sportive ?
Peut être la «Wii thérapie », ce que proposent maintenant toutes les consoles à gym, ainsi que les plate-formes stabylomotrices dévolues aux Kinés et podologues (qui ont les mêmes options que la Wii mais adaptées au professionnel). Nintendo sur DS propose par exemple avec « Face training » d’entraîner les muscles de son visage, il y a aussi le «Visual training » ou gymnastique des yeux. Entraînement qui n’existe pas dans les options traditionnelles des activités sportives.
De plus, ces consoles sont axées sur le ludique et créent des univers dans lesquels on peut se bouger en n’étant plus dans le réel mais dans le virtuel, ainsi que ni tout à fait non plus dans l’endurance et la musculation traditionnelles, puisqu’on n’est pas entouré de « vrais gens » avec lesquels on serait en interaction, sur de « vrais terrains plats ou bosselés », dans des conditions climatiques changeantes, etc. Ceux qui ont créé le concept voulaient avant tout : « faire prendre conscience de son corps », puis par exemple aider les enfants à se latéraliser (bien faire fonctionner ensemble côté droit du corps et côté gauche). Ils ne se doutaient pas de la vogue suscitée et de la nécessaire surenchère aux nouveautés.
C’est là un complément d’entraînement devenu incontournable, accessible aux sujets les plus malades et les plus âgés ; à ceux notamment qui ne peuvent pas sortir de chez eux pour des raisons médicales, ou autres.
Il y a aussi certaines machines comme les plate-formes vibrantes, qui stimulent passivement le muscle, améliorent le retour veineux, et semblent avoir un effet bénéfique sur l’ostéogénèse (lutte contre l’ostéoporose). C’est là une catégorie sportive visant certes le renforcement musculaire, mais en marge de l’entraînement classique. C’est une néo-activité.
A suivre...