Métier : kinésithérapeute : le côté « lumineux » et le côté « obscur » !

Le côté « lumineux » et le côté « obscur » de la profession de kinésithérapeute !

En comptant l’année de préparation, les kinés sont définis comme : « Bac + quatre ». La plupart exercent en secteur privé. C’est une profession paramédicale, c’est-à-dire qu’elle dépend d’un médecin prescripteur. Si l’on veut être remboursé à 100 % par Sécurité Sociale et Mutuelle, on ne consulte un kiné que si un médecin prescrit les séances. Le nombre de ces séances et leurs modalités sont en principe laissés à la convenance du kiné, bien que le médecin puisse orienter ce choix, réclamant spécifiquement par exemple : conseils de prévention, massages, exercices en piscine ou à sec, etc.
Durée officielle des séances : une demi-heure.

Les reproches :

- Le principal reproche que l’on puisse faire au kiné est de traiter le symptôme : « Vous avez mal là, on vous masse là ! », la vraie cause étant souvent éloignée de la zone qui fait mal, cachée, voire mystérieuse. De plus il a une fâcheuse tendance à bâcler ou à zapper les « bilans-kiné » permettant de choisir le traitement le mieux adapté.

Donnons l’exemple du mal de dos commun : quand on sait que sa véritable cause n’est connue que dans cinq pour cent des cas, comment oser prétendre le soulager en se contentant de promener dessus une sonde à ultra-sons durant quelques minutes alors que le seul effet avéré des Ultra-Sons est défibrosant (le mal de dos n’est pas un problème de fibrose), ou en faisant pratiquer trois/quatre exercices à la va-vite, souvent inadaptés, comme le renforcement des abdominaux qui a le tort d’augmenter les contraintes lombo-sacrées, de favoriser la délordose (atténuation de la cambrure des reins) et d’augmenter par là même le mal au lieu de le soulager ( pour plus d’infos, lire : « Mal de dos : vérités et mensonges. » J Lyon Editeur) ? Il faut plutôt rééduquer le caisson lombo-périnéo-abdominal (l’abdomen), dans son ensemble « contenant/contenu » !

- Par ailleurs il utilise trop de machines, pas suffisamment ses mains. Pourtant le toucher est irremplaçable, il crée le lien, apaise. Il sollicite également la sensibilité profonde (perception du mouvement et de la position dans l’espace des différentes parties de notre corps) souvent déficitaire quand on est malade ou handicapé.

- Enfin, sur la demi-heure due, le traitement effectif dépasse rarement le quart d’heure… Que voulez-vous soigner efficacement en un quart d’heure ??? Comme du coup, la guérison se fait attendre, on multiplie les séances à l’infini... avec pour seul résultat de creuser encore plus le déficit de la sécurité sociale !!!

- Dans certains domaines où le kiné était particulièrement apprécié, comme le désencombrement bronchique des nouveau-nés, plusieurs études ont malheureusement démontré qu’il n’en était rien (Pr Jean-Jacques Baudon. Plus de kiné pour les bronchiolites ? Jim.fr. Rochat I et coll. Chest physiotherapy using passive expectory techniques does not reduce bronchiolitis severity : a randomized controlled trial. Eur j Pediatr 2012; 171; 457-62). A ce sujet, se référer à mon précédent billet édité dans ce Blog.

- Dans bon nombre de cabinet c’est le travail à la chaîne. Les patients sont installés dans une salle, on leur pose des électrodes « là où ça fait mal » durant un quart d’heure, ensuite ils passent à la caisse. Les kinés ne les touchent même plus, ou alors ce sont des papouilles expédiées en trois minutes. Etonnez-vous après ça que le kiné ait perdu l’exclusivité de l’art du massage, les esthéticiennes pratiquant par exemple le « modelage » qui en est une forme déguisée.

Au crédit du kiné :

- Il garde une bonne image auprès de la population, il est apprécié, et c’est énorme quand on connait le poids du facteur psychologique dans la plupart des maladies. On consulte une fois son médecin, puis on est entre les mains de son kiné pour dix, quinze, quarante séances, ce qui permet de tisser des liens. Il écoute, rassure.

- Bon nombre de kinés sont aussi Ostéopathes, ou bien se forment à d’autres méthodes fort utiles (Maitland, Chaînes musculaires, rééducation périnéale, Normotensive …), ils sont « multi-tâches », accumulant les compétences.

Prenons des exemples :

Votre pathologie nécessite l’usage de cannes : le kiné vous aide alors à choisir celles qui sont le plus adaptées à votre handicap et vous montre comment les utiliser. Il peut également fabriquer un petit appareillage (collier cervical, attelle).

Vous êtes malade, fragile, et voulez faire du sport : le kiné est à même de vous conseiller ceux que vous pouvez pratiquer, et de vous apprendre comment vous ménager dans les activités de la vie quotidienne.

Dans bon nombre de pathologies comme en neurologie, en traumatologie (les accidents), en cardiologie, en gynéco-obstétrique, il éduque, remet son patient d’aplomb en suivant un protocole rigoureux en rapport avec la pathologie concernée, et en étroite collaboration avec le personnel soignant. Il aide son patient à se rétablir et à se réinsérer au plus vite dans son environnement socioprofessionnel.

Enfin ses soins sont remboursés aux assurés sociaux, ce qui le rend accessible au plus grand nombre.

Conclusion :

Tous les métiers ont leurs attraits, dénoncer leurs dérives permet de les corriger. Nous avons la santé de nos patients entre les mains, nous-nous devons de leur donner le meilleur, en les préservant du pire. En aucun cas la profession ne peut être un business.

Fin

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