La faillite du monde ? La faute en est au « principe de Peter » !

La faillite du monde ? La faute en est au « principe de Peter » !

Qu’est-ce que c’est que ce binse, vous dites-vous ? Connais pas ?

J’avais proposé à Arte d’en faire un thème de soirée… Ca les a effrayés !

Pourquoi les gens paniquent-ils dès qu’il s’agit de soulever le couvercle ? Parce que ce fléau gangrène toutes les couches des sociétés du monde, et que les gens qui détiennent le pouvoir ne désirent pas que ça change étant donné qu’ils sont les premiers concernés, et qu’ils profitent du système. Ils sont les enfants chéris du principe de Peter * !!! Pour résumer, ce principe dénonce le fait que tout individu tend à s’élever dans sa vie socioprofessionnelle à son niveau d’incompétence, puis qu’il fait son possible pour s’y tenir, et que ça ne se remarque pas. A cette fin, il attend de ses subalternes qu’ils résolvent ses problèmes. Autre possibilité, il prend une décision, c’est un échec, il leur met la faute sur le dos. Le fautif est toujours « l’autre ».

Pourquoi n’y a-t-il pas de faille au système ? Parce que « le chef du chef » est souvent dans la même situation, jusqu’en haut de la hiérarchie. Personne n’aime être dénoncé comme incompétent. On peut même être incompétent dans sa vie privée. Car on est parfois « incompétent en amour ». Alors, pour dissimuler ses minables faiblesses, on en accuse « l’autre ». Les politiques, les entreprises, la religion même, baignent dans le principe de Peter jusqu’au cou. Les décideurs ne sont pas forcément les plus compétents. Les conséquences sont catastrophiques. Tel général gâteux envoie ses bataillons à la mort, il est décoré. Tel chef d’un service de recherche reçoit le prix Nobel pour une découverte qu’on doit à son équipe (à des subalternes de génie), et dans laquelle il n’a même pas trempé un neurone.

Tel chirurgien est très compétent à trente ans, nommé chef de service il ne l’est plus à quarante cinq. On ne le réévaluera jamais.

Un boss qui a sous ses ordres un individu plus doué que lui, fera son possible pour que ça ne se voit pas. Il le marginalisera, le cassera, ou lui dérobera ses idées. Il y a des corollaires à ce principe : les méchants, les frustrés de tous poils. Ceux-là dépensent leur énergie pour casser leur entreprise, leur famille, l’«autre» en général. Ils sont compétents en destruction.

Je me rappelle avoir vu à la télé une émission sur une société en difficulté parce que ses employés étaient en grève depuis de longues semaines. La faute en revenait disaient-ils, au D.R.H. qui les harcelait moralement (c’était peut-être vrai). Que croyez-vous qu’il arrivât ? La boîte a fermé et le seul qui a retrouvé du boulot c’est…. le D.R.H. Car quel patron a envie d’engager un employé qui s’est trouvé activement mêlé à la faillite de son entreprise ? Il se dit : « Et si cet employé fout aussi le bordel chez moi ? Je ne prends pas le risque ! ». C’est peut-être injuste dans l’absolu, mais c’est ainsi.

Quand il y a un problème on cherche la solution logique. On édicte une loi par exemple. On croit alors avoir résolu le problème, alors qu’aussitôt la majorité des gens feront tout pour la contourner. Du coup, c’est un échec. On sait que ça fonctionne ainsi depuis la nuit des temps, mais on continue le même scénario.

Autre exemple : l’aménagement des routes. Il faut croire que les décideurs n’empruntent jamais ces routes-là, ou alors ils les prennent en plein milieu de la nuit quand il n’y a pas d’embouteillage ! Ou bien avec chauffeur et gyrophare (je dois cet exemple pertinent à Brunilde) !

Pour terminer, la « cerise sur le gâteau » : la Grèce. Comme elle va mal, on exige de son gouvernement qu’il fasse rentrer plus d’impôts. Or, et c’est du vécu (un ami ayant fait du tourisme en juin 2012 me l’a rapporté), maintenant, où que vous alliez, il n’est plus question de chèque ou de carte bleue. Même à l’Hôtel. On n’accepte plus que du liquide. Du coup, encore moins de rentrées financières pour l’Etat, et une crise qui s’aggrave. Je n’ai entendu aucun journaliste dénoncer ce phénomène. Il leur faut donner une image lisse du monde. Donc, mentir !



Où est le problème, me direz-vous ? C’est qu’à force de bugs, la machine grippe et finit par s’arrêter. Ca conduit à des émeutes ou une révolution. Elle s’arrêtera.

Voilà, j’ai poussé mon coup de gueule, je suis satisfait !!!

  • L.J. Peter et R. Hull. Le principe de Peter. Le livre de poche.





Pour terminer, je vous propose une histoire drôle qu’on m’a servie voilà quelques années et dont je ne connais pas l’origine. Je l’ai un peu modifiée afin qu’elle illustre plus fidèlement ce qu’est le principe de Peter.

Histoire de ballon

Un homme en ballon réalise qu’il ne sait plus où il se trouve. L’endroit est à peu près désert. Il réduit l’altitude, et aperçoit fort opportunément une femme. Il lui crie :

- Pouvez-vous m’aider ? Je ne sais pas où je suis ?

- Vous êtes dans un ballon gonflé à l’air chaud, flottant à approximativement à 10 mètres du sol. L’endroit où nous sommes se situe entre 40 et 41 degrés de latitude nord, et entre 56 et 60 degrés de longitude ouest.

- Vous êtes Ingénieur ? Réplique l’homme en ballon.

- Oui ! Comment le savez-vous ?

- Tout ce que vous m’avez dit est sûrement techniquement exact, mais je ne toujours pas où je suis exactement. Franchement, vous ne m’aidez pas, et me faites perdre mon temps !

- Et moi je peux vous dire également votre profession. Vous êtes un politique de haut vol. Un ministre de la République, peut-être !

- Effectivement. Je suis votre Ministre des finances. Comment avez-vous deviné ?

- Eh bien, vous ne savez pas où vous êtes, vous ne savez pas où vous allez. Vous avez atteint cette position en brassant beaucoup d’air. Vous faites des promesses que vous ne pouvez tenir. Vous attendez de vos subalternes qu’ils résolvent vos problèmes. Le fait est que vous êtes toujours dans une situation inextricable dont vous êtes seul responsable, mais maintenant, étrangement, vous considérez que c’est de ma faute !

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