Faut-il cesser d’incriminer l’usure ou le surmenage, quand on souffre du dos, puisqu’une bactérie en serait responsable ? Il s’agirait de celle de l’acné juvénile.
Notre dos serait donc un éternel adolescent !
Il s’agit d’une bactérie anaérobie profonde de la peau : propionibacterium Acnes. Connue surtout pour sa nuisance dans les atteintes ostéo-articulaires au niveau des épaules.
Une « saleté » ! Pour donner un exemple concret, dans un Hôpital de Picardie, il y a six ans, un patient muni d’une prothèse d’épaule était infecté. On a dû lui changer sa prothèse, et l’on a eu un mal fou à se débarrasser de cette « foutue » bactérie. Nous la connaissons donc depuis longtemps. On ne vient pas de la découvrir.
Le « scoop » maintenant : 61 patients en attente d’une intervention chirurgicale pour hernie discale, ont reçu durant 100 jours un traitement antibiotique. Rapidement 80 % de leurs douleurs ont disparu. Au bout d’un an de traitement, moins de 20 % d’entre eux se plaignaient encore de leur dos.
Que faut-il penser de cette information ?
D’abord, le positif. Mieux vaut se soigner avec des antibiotiques, que se faire opérer. Les conséquences d’une chirurgie intempestive, mal ciblée, sont catastrophiques. J’ai mainte fois évoqué le problème, preuves à l’appui dans ce blog, ou dans mes livres. Idem pour les traitements médicaux classiques, souvent trop lourds, peu efficaces, dévastateurs pour l’organisme.
100 jours d’antibiotiques, c’est le très lourd traitement préconisé (ça « flingue » le système immunitaire) quand on est infecté, en effet, par une bactérie. Par exemple, dans le cadre d’une affection nosocomiale. Hélas, on n’a pas le choix.
Seulement, on sait avec certitude que la bactérie de l’acné, n’est pas responsable dans tous les cas de mal de dos commun. Loin de là (le Modic est à prendre en compte). Comment savoir ? En faisant une ponction ? Pas simple. Des problèmes de diagnostic restent en suspend. On peut accidentellement « écraser » son disque intervertébral, endommager ses vertèbres. La station assise prolongée est une autre réelle nuisance. Si l’on est sédentaire, réfractaire au moindre effort, pareil. Notre musculature doit être en permanence travaillée pour « gainer » notre dos, le protéger. Sinon, il souffre. Avec ou sans bactérie.
Et puis il y a le psychisme. Lorsqu’« on en a plein le dos », ça fait mal ! Les « chroniques » ont des problèmes de gestion de leur équilibre à régler (se référer sur ce blog, aux billets précédemment publiés : « Posturo-logique. Equilibre », «Mal de dos : les méthodes qui marchent»).
Attention aux informations faussement spectaculaires !
Ci-dessous, un des arguments scientifiques de ce billet :
Spondylodiscitis due to Propionibacterium acnes. Case report and review of the literature]. Article in French
Hammann C, Dudler J, Gaumann U, Landry M, Gerster JC.
Service de rhumatologie, médecine physique et réhabilitation, CHUV, Lausanne.
Abstract
Propionibacterium acnes, a gram positive anaerobic organism, is a component of normal skin flora. It can exceptionally be a source of osteoarticular infection (osteitis, arthritis, spondylodiscitis). We report a case of Propionibacterium acnes spondylodiscitis following lumbar puncture. This observation should alert the clinician to the fact that Propionibacterium acnes may rarely cause spondylodiscitis and lumbar pain, and should be considered a causative agent of bone infections after local procedures.
PMID: 10546305 PubMed - indexed for MEDLINE