(suite du billet : Rééducation gériatrique )
La plupart du temps non seulement les médicaments ne guérissent pas, mais ils apportent un lot impressionnant d’atteintes bien plus graves, cardio-respiratoires, ou digestives. Souvenons-nous du Vioxx, qu’on a interdit après quelques accidents gravissimes !
Ainsi ostéopathie, kinésithérapie, ergothérapie, cures thermales, occupent-elles une place essentielle dans la prise en charge de ces pathologies.
Il y a d’un côté les atteintes ostéoarticulaires dégénératives qui concernent l’usure prématurée et le vieillissement, de l’autre les affections inflammatoires dont les principales sont la PR (polyarthrite rhumatoïde), et la SPA (spondylarthrite ankylosante).
En France, la première cause de ce type de consultation est le dos (j’ai écrit plusieurs billets sur le sujet, ainsi que des livres. Les consulter), la deuxième l’épaule douloureuse simple. L’arthrose est devenue le problème de santé «number one», en occident.
Nota :
Les cellules graisseuses produisent certaines protéines (adipocitokines) qui favorisent l’arthrose ou déclenchent aisément une crise articulaire aiguë. C’est pourquoi les personnes en surpoids chronique peuvent souffrir sans autre raison (faux mouvement, portage de charges lourdes).
Coxarthrose :
La coxarthrose est une affections articulaire destructrice fréquente au grand âge, et conduisant à la prothèse (PTH). L’obésité a peu d’impact sur cette maladie mais influe sur la gonarthrose (arthrose du genou). Il faut noter les atouts de la voie chirurgicale mini-invasive, avec abord musculaire limité, qui permet d’éviter les risques de luxation.
Le traitement kiné débute par un enseignement des gestes luxants à éviter. Il faut autonomiser le patient le plus vite possible.
Sont pratiqués : exercices visant au renforcement du quadriceps (muscle du devant de la cuisse) et des stabilisateurs de hanche (moyen fessier), réapprentisssage à la marche, exercices en piscine. Il faut également renforcer l’équilibre.
Gonarthrose :
L’arthroplastie de genou (PTG), nécessite une mobilisation précoce de la rotule, une récupération toute aussi précoce des amplitudes articulaires en même temps que de la fonction. C’est à dire une flexion à 90°, et une extension complète sans flessum (le genou ne parvient pas à se tendre complètement). Il faut aussi obtenir un bon verrouillage du genou, lutter contre les troubles thrombo-emboliques (phlébite), éviter la boiterie à la marche, ainsi que les déficits musculaires, articulaires et fonctionnels.
L’arthrose de la main quant à elle nécessite souvent, en période de poussée, le port d’une orthèse de repos.
Pour plus d’infos sur ces pathologies, ainsi que sur les affections inflammatoires, se référer à mon livre : « Seniors, on vous ment sur votre santé ! »
L’épaule douloureuse simple : généralités.
Neuf fois sur dix, il s’agit d’une lésion de la coiffe des rotateurs (les tendons des muscles qui font bouger l’épaule). Trop souvent le médecin diagnostique fièrement d’emblée une tendinite du biceps, alors que ce n’est qu’un simple symptôme présent dans quatre vingt dix pour cent des cas. En cas de tendinopathies de la coiffe, le problème relève d’un défaut de cinématique (mouvements). La tête de l’humérus (l’os du bras) n’est pas bien centrée dans sa cavité articulaire. Il sera donc inutile de « papouiller, massoter, ultrasoner » si on ne tente pas de faire en sorte qu’elle se repositionne bien.
Aucune méthode rééducative n’a démontré son efficacité par rapport aux autres, mais il y a des principes généraux. Le MK (Masseur-Kiné) doit traiter cou et omoplates. Il importe d’atténuer la douleur en récupérant une meilleure fonctionnalité de l’épaule. Cela se pratique en travaillant la « cinématique » de celle-ci, à sec et/ou en bassin. Il s’agit d’exploiter les capacités fonctionnelles restantes par des mobilisations appropriées, des exercices gymniques et respiratoires. Il faut également corriger les gestes à risques (recherche des voies de passage). Un massage décontracturant est agréablement perçu par le patient, souvent réclamé, mais insuffisant. Le froid (cryothérapie) est un autre grand classique. Une séance d’une demi-heure est un minimum.
En cas d’épaule gelée (quand elle est bloquée et que la plupart des mouvements deviennent difficiles ou impossibles), la rééducation use en plus d’étirements localisés ( manœuvres de Mennel ou normotensives).
La rééducation sur tendinite : généralités.
Les tendinopathies (tendinites) ne sont pas l’apanage exclusif du sportif, loin s’en faut.
D’une manière générale et après un période de mise au repos, le traitement rééducatif comprend un travail musculaire de type Stanish (pour en savoir plus : internet), une rééducation sensori-motrice (propioceptive), un réajustement des équilibres musculaires, ainsi que des techniques visant à faciliter la cicatrisation ou à diminuer la douleur. Les ultrasons sont peu efficaces (étude randomisée conduite par AP D’Vaz et al - Cambridge - par rapport aux AINS, de l’infiltration ou du placebo.)
prochain billet : Rééducation de l’urgence
1 De Bernard -
Gilles la retraite,je suis passé ce matin au CHI ,j"ai pappris que tu avais décroché,
Tes compétences et tes valeurs vont manquer à ce service.
J'espére que j'aurai l'occasion de te saluer,tiens moi informé de ton devenir.
un patient qui t'exprime toute sa gratitude.
Bernard