Présentation du sujet :
Ces billets ne visent pas à tout dire, mais à en dire suffisamment afin que vous sachiez ce que vous pouvez exiger au minimum de votre kiné, afin d’éviter un traitement inadapté. Tout en étant conscient du fait qu’il peut s’écarter de ce schéma, adapter son art en fonction de chaque individu, innover. L’essentiel est qu’il occupe sa demi-heure à rééduquer efficacement.
En pratique, comment ça se passe ?
En règle générale, plus l’affection est grave, mieux le malade est à même de juger du traitement qui lui est profitable, parce qu’à force de fréquenter les établissements de soins, il devient un expert de sa maladie. Il ne s’en laisse plus compter et sait distinguer entre un soin opportun et un autre «nullos». Le petit nouveau, celui qui est malade pour la première fois par contre, ne peut être un «expert en sa maladie». Il ne sait pas ce qui va lui faire du bien. D’autant qu’il a pris tant de conseils à droite et à gauche, qu’il ne sait plus à quel saint se vouer.
Dérives ?
Il y a des kinés qui tournent le dos à la médecine traditionnelle et deviennent des adeptes inconditionnels de méthodes en marges, lesquelles flirtent parfois avec l’ésotérisme ou la magie. Les gourous opportunistes existent de toute éternité et fascinent un large pan des masses souffrantes, car le désespoir est à l’origine de toutes les dérives addictives (dépendance), qu’elles soient d’ordre religieux ou thérapeutique. Quant aux efforts que fait la science pour mettre en garde ces patients dérivants, ils sont vains. Cependant, certaines méthodes en marge, inventées par des gens sérieux, sont réellement efficaces et sans danger. Il serait dommage d’en priver le patient sous le prétexte que la science ne les a pas validées, du fait seulement parfois, que les instruments de mesure utilisés sont inadéquats.
Il faut être particulièrement vigilant, aiguiser son sens critique, pour être à même de faire le tri entre bon grain et ivraie, bonne méthode et arnaque. Pas facile ! C’est un des buts de ce blog, ainsi que de mes livres qui trempent dans le même jus.
Quel est la finalité d’un traitement rééducatif ?
Il s’agit d’entretenir ou de restaurer les capacités physiques du patient à leur niveau optimal. Si le traitement ne dure que cinq minutes, s’il se résume à la pose d’électrodes, à quelques pas autour d’un lit, à dix mouvements de flexion–extension de l’articulation atteinte, comme cela se pratique dans bon nombre de cabinets de kinés, ou à domicile, le challenge est impossible à tenir. Arnaque !
Le rythme habituel des séances ?
En phase aiguë, il est quotidien, voire bi-quotidien (bronchiolite), y compris le dimanche. En phase chronique, de deux à trois séances hebdomadaires.
Conclusion :
Il y a des confrères qui ne s’informent et ne se forment plus (formation continue), dès leur diplôme en poche : «Monsieur Spok sait tout, il entend tout, grâce à ses grandes oreilles !»
Un médecin fraîchement diplômé verra sa compétence sujette à caution après cinq ans d’exercice s’il n’ouvre plus un livre, ni ne consulte la moindre revue professionnelle. Il en est de même pour un MK.
Prochain billet : la rééducation cardio-pulmonaire
1 De Caroline -
ça pourrait sembler évident... Et pourtant il est toujours bon de rappeler qu'un kiné (ou tout autre personnel de santé) se doit de s'informer régulièrement sur son métier ! C'est à ça que l'on reconnaît les meilleurs.
2 De kiné -
tres bien